La Grèce interdit aux touristes en surpoids de se balader à dos d’âne

Afin de protéger les ânes qui transportent des charges et des touristes sur l’île de Santorin, le gouvernement impose un poids maximum.

Le gouvernement grec a modifié la réglementation concernant l’utilisation des ânes sur l’île de Santorin. Désormais, il ne sera plus possible pour les touristes dont le poids excède certaines limites, de monter les ânes. Cette mesure, qualifiée de grossophobe par certaines associations, vise selon le gouvernement à protéger ces animaux contre les charges excessives.

PETA Allemagne et l’organisation grecque Ippothesis : Panhellenic Equine Welfare Society avaient conjointement choisi de déposer une plainte à l’encontre des propriétaires, des entraîneurs et des autorités locales, dans le but de demander la cessation de l’exploitation des chevaux et des ânes sur l’île. Une plainte que les autorités ont entendue, mais en partie seulement.

DES CONDITIONS TERRIBLES POUR LES ANIMAUX

Les associations de défense des animaux expliquent leur démarche dans Ouest-France : « Il n’y a pas d’excuses pour utiliser les animaux comme des ‘taxis’, il est temps d’interdire ces tours cruels et archaïques », a expliqué Mimi Bekhechi, vice-présidente de l’association PETA. Il est vrai que les conditions sont particulièrement difficiles pour les animaux, entre la chaleur et le poids des charges portées.

Environ une centaine de mules et d’ânes endurent encore des souffrances sur l’île de Santorin, en Grèce, où ils doivent transporter des touristes entre la vieille ville et le port, escaladant et descendant chaque jour plus de 500 marches abruptes et glissantes. Parfois sous des températures dépassant les 40 degrés.

PETA avait déjà diffusé des déclarations de témoins qui avaient documenté la souffrance subie par ces ânes et mules. De nouvelles séquences vidéo, enregistrées durant l’été 2022, mettent une fois de plus en évidence les mauvais traitements infligés sur l’île de Santorin. Ces vidéos montrent clairement des animaux souffrant de plaies douloureuses et d’abrasions abdominales. Blessures résultant de selles mal ajustées et usées, ainsi que de sangles de fortune fabriquées à partir de tuyaux en plastique.

UNE DEMI-MESURE MISE EN PLACE

Les autorités grecques ont donc décidé d’agir, du moins en partie. Désormais, les personnes dont le poids excède certaines limites ne pourront plus participer à cette activité. Le ministère du Développement rural et de l’Alimentation a récemment révisé les règlements concernant le bien-être de ces équidés. Selon le communiqué officiel, les animaux ne pourront plus porter des charges excédant 100 kg ou un cinquième de leur poids.

La récente réglementation exige également que les animaux reçoivent une alimentation et une hydratation adéquates, tout en veillant à la propreté de leurs abris. Les animaux malades, qui souffrent de blessures ou en phase avancée de leur grossesse, ne pourront plus porter de charges conformément à ces nouvelles directives.

DES ACCUSATIONS DE GROSSOPHOBIE

Cependant, selon certaines organisations, ces mesures ne vont pas assez loin, et la mesure est vue comme discriminatoire envers les personnes dépassant le poids autorisé, « Les ânes sont toujours obligés de porter du ciment, des équipements et toutes sortes de poids lourds. Notre but n’est pas d’améliorer la vie des esclaves, c’est de complètement les libérer », a déclaré Maria Skourta, la directrice de la branche athénienne de Direct Action Everywhere. Une mesure qui a final n’aura pas satisfait entièrement les associations de défenses des animaux. Et qui a heurté les associations de lutte contre la grossophobie.

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