Agathe, 33 ans, chargée de com’ la semaine, Iron Woman le week-end

En 2016, Agathe décide de se mettre au sport. Sept ans plus tard, elle s’apprête à courir le half marathon des sables, soit 100 kilomètres en trois jours dans le désert jordanien. La Girondine, soutenue par l’équipementier japonais Mizuno, revient sur son rapport au sport et au dépassement. Rencontre.

3, 2, 1, partez ! C’est à ces mots que se sont élancé-e-s les 9 000 participant-e-s du marathon de Biarritz le 7 mai 2023. Iels ont parcouru, selon la course à laquelle iels étaient inscrit-e-s, 11, 21,097 ou 42,195 km sur le littoral vallonné de la cité balnéaire basque. Parmi les runneur-euse-s, Agathe. La jeune femme, connue sous le pseudonyme de @agatherunsbdx sur Instagram, a bien voulu raconter au Journal des Femmes sa relation au sport, ses prochains défis et ses liens avec Mizuno, l’équipementier japonais qui la suit depuis plusieurs années.

Journal des Femmes : Pourriez-vous vous présenter ?
Agathe : Je m’appelle Agathe, j’ai 33 ans et je suis Bordelaise. Je travaille comme chargée de communication en sponsoring sportif, mais j’ai fait des études de graphisme. Une fois diplômée, j’ai eu du mal à trouver un boulot stable, j’ai enchaîné les postes et les expériences compliquées. Je me sentais mal dans ma peau, le contexte au bureau était compliqué, je n’étais pas bien dans ma tête… Mais je me suis rendu compte que je ne pouvais pas mener plusieurs batailles en même temps. Donc c’est lorsque j’ai retrouvé de la stabilité sur le plan professionnel, dans un club de rugby, que je me suis mise à faire du sport et à adapter mon alimentation. Progressivement, j’ai commencé à courir, une fois par semaine, deux fois par semaines, trois fois par semaine… Le run, que j’avais en horreur avant, est devenu une évidence. Surtout que je travaillais beaucoup; j’avais donc besoin d’une activité rien que pour moi. Jusqu’à ce que mes collègues me mettent au défi de courir un semi-marathon [21,097 km, ndlr]. Je me suis immédiatement inscrite, je me suis entraînée et j’ai participé au semi de Bordeaux en 2016.

Quand avez-vous eu envie de courir votre premier marathon ?
Assez vite, j’ai eu envie de me challenger sur cette distance [42,195 km, ndlr]. Malheureusement, le jour J, j’ai dû m’arrêter pendant la course à cause d’une blessure. Ce qui m’a permis d’apprendre et de prendre la décision de me faire accompagner par un-e coach professionnel-le lors de mes prochaines courses. C’est à ce moment-là que je me suis lancée un gros défi : participer au marathon de la Grande Muraille de Chine. J’avais une préparation physique et mentale, des sponsors, un contrat d’édition pour écrire un livre et… le Covid est passé par là. Plus question de partir en Chine, il a donc fallu être résiliente. Une fois le confinement achevé, j’ai changé de coach, j’ai commencé à travailler avec Marine Leleu [une coach et influenceuse suivie par 456 000 personnes sur Instagram, ndlr] et je me suis inscrite au marathon de Paris. Nous avons préparé cette course pendant presque un an. Une année durant laquelle j’ai beaucoup appris sur mon corps, ce qui fonctionnait avec moi, ce que j’aimais…

Et le triathlon ?
J’étais tentée, d’autant que Marine Leleu est triathlète. J’ai d’abord fait un format S [750 m de natation, 20 km de vélo, 5 km de course à pied, ndlr], puis un format M [1,5 km de natation, 40 km de vélo, 10 km de course à pied, ndlr]. Et puis, j’ai participé à un half Iron Man [1,9 km de natation, 90 km de vélo, 21 km de course à pied, ndlr].

Que cherchez-vous, en vous fixant ces objectifs ?
Ce qui m’intéresse, c’est de me dépasser, d’aller chercher le point de bascule pour me transcender et atteindre mon but. Je ne suis pas du tout dans la performance, je ne partage pas mes temps sur Instagram par exemple. En revanche, ce que j’aime, c’est de sortir de ma zone de confort. Je cherche le moment pendant lequel je suis dans le dur, même si, quand il arrive, je me demande toujours pourquoi je suis là. Mais en fait, c’est dans ces situations que l’on est vivant, que l’on apprend à se connaître, que l’on s’endurcit… Aujourd’hui, maintenant que j’ai fait le semi, le marathon et le half Iron Man, je me prépare pour un half marathon des sables. C’est une nouvelle aventure, une autre façon de me dépasser dans des conditions différentes, en alliant sport et voyage. En parallèle, grâce au sport, je suis beaucoup moins impulsive, j’ai davantage confiance en moi et j’arrive à prendre du recul, à me poser, à envisager les choses de manière plus positive.

C’est ce que vous essayez de communiquer sur les réseaux sociaux ? 
Tout à fait, j’ai décidé de documenter mon parcours pour que les personnes qui en ont envie n’hésitent pas à y aller, pour qu’elles se découvrent. Pendant toutes ces préparations, j’ai beaucoup appris sur moi-même. Aujourd’hui, dans ma vie quotidienne, je me souviens des courses qui étaient difficiles et je me dis : “On ne lâche pas, on continue, ça ne peut que repartir” pour me remotiver.

Quels souvenirs avez-vous des cours d’EPS à l’école ?
J’étais nulle en EPS, mais j’ai testé quelques sports. J’ai notamment fait de la natation jusqu’à mes 17 ans. J’ai même gagné quelques médailles, c’est peut-être de là que me vient mon âme compétitrice. Après le lycée, j’ai complètement arrêté le sport.

Quels sont aujourd’hui vos sports de prédilection ?
La course à pied me permet de me défouler, de me vider la tête. La natation, j’ai toujours aimé ça, je peux nager longtemps, sans réfléchir. Le vélo, c’est une révélation toute récente, puisque je n’en fais que depuis un an. Les trois combinés, c’est le mix idéal, parce que chacun de ces sports m’apporte quelque chose de différent. Varier les pratiques, c’est aussi un bon moyen d’éviter les blessures. En revanche, ce n’est pas facile à caser dans l’emploi du temps !

Quelle a été votre plus belle course ?
La seule course pendant laquelle j’ai pleuré, c’est sur la finish line du half Iron Man. Je suis tellement allé chercher au plus profond de moi pour la finir que j’ai fondu en larmes à l’arrivée. En termes de paysage, le parcours que j’ai le plus aimé est celui du semi-marathon d’Annecy.

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Agathe en total look Mizuno © Jordan Billard pour Mizuno

Et votre course la plus dure ?
Mon tout premier marathon, à Bilbao. C’est simple, rien n’était aligné. C’était une course nocturne, il a plu des cordes du début à la fin, les participant-e-s au semi et au marathon partaient en même temps, donc passé les 21 premiers kilomètres, il n’y avait presque plus personne, j’avais mes règles, mal au psoas et j’étais dans le dur dès le 24ème kilomètre. Au 37ème, j’ai été rattrapée par la voiture balai, qui m’a demandé d’adopter une allure plus rapide, sans quoi mon temps ne serait pas enregistré. Eh bien, j’ai couru sans m’arrêter jusqu’à la fin et j’ai passé la ligne d’arrivée alors que les organisateur-ice-s étaient en train de la démonter. A posteriori, je suis très fière de cette médaille, d’être allée au bout, c’était une belle leçon de vie.

Vous êtes assez présente sur les réseaux sociaux. Pourquoi avez-vous eu envie de vous y mettre ?
J’avais un compte sur lequel je ne postais rien, mais grâce auquel je suivais différentes personnes. Je me suis dit que je pouvais aussi partager mes séances. Très vite, j’ai eu l’impression d’avoir une responsabilité par rapport aux personnes qui me suivaient et je me suis mise à poster encore plus. Au cours de mon parcours, ce compte m’a beaucoup aidé et aujourd’hui, c’est une source de source motivation supplémentaire.

Comment est-ce que Mizuno vous accompagne dans vos performances sportives ?
Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’une marque de cette envergure me contacte ! Un jour, en 2018, je reçois un message sur Instagram de la personne qui s’occupe des sportif-ve-s pour la marque [Mizuno suit un groupe d’athlètes professionnel-l-e-s et un groupe d’athlètes amateur-rice-s, ndlr]. Elle me propose alors de tester les produits de la marque. J’étais extrêmement étonnée, à l’époque, je n’avais que 5 000 abonné-e-s sur Instagram. À ce moment-là, j’étais en rééducation et il fallait que je change de baskets. J’ai montré les modèles Mizuno à mon kiné, qui les a validés, et j’ai commencé à courir en utilisant leurs pièces. Si Mizuno m’a approché, c’est parce que la marque souhaitait asseoir sa présence partout en France et travailler avec des influenceur-euse-s qui ont des petites communautés. En fait, Mizuno part du postulat que les consommateur-rice-s s’identifient davantage à des personnes ordinaires qu’aux sportif-ve-s qui battent des records.

Concrètement, comment travaillez-vous ensemble ? 
Lorsque j’ai un projet de course, j’en parle à la marque, qui m’équipe en conséquence. Mizuno est aussi partenaire de nombreuses compétitions, comme le marathon de Biarritz, le marathon de Bilbao,  le semi-marathon de Tromsø en Norvège… Si j’ai envie de participer à l’un de ces événements, le dossard m’est offert. C’est précieux, d’être suivie par un équipementier.

Avez-vous un conseil à donner à nos lectrices ?
Il faut se lancer ! On pense souvent que l’on n’est pas légitime, pas à la hauteur, mais il faut y aller. Oui, ça va être dur, mais le plus dur, c’est de démarrer, et ensuite, on peut faire de belles choses. Il faut juste croire en soi.

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