Montpellier / Adam, 9 ans, tué sur un trottoir : le chauffard présumé a fait appel

Le chauffard présumé de 35 ans condamné à huit ans de prison ferme, jeudi soir, pour avoir fauché et tué Adam, 9 ans, en été 2021 à Montpellier sera rejugé. Il a fait appel.

Le chauffard présumé de 35 ans condamné jeudi soir à huit ans de prison ferme – avec interdiction de repasser le permis de conduire pendant dix ans et la confiscation de sa voiture – pour avoir tué Adam, 9 ans, sur un trottoir du quartier de la Chamberte à Montpellier en été 2021, a interjeté appel. Il reste en détention jusqu’au nouveau procès qui se tiendra l’année prochaine.

Les juges du tribunal correctionnel ont suivi à la lettre les implacables réquisitions du procureur de la République, Jacques-Philippe Redon qui a rappelé que la jour du drame, le 21 août 2021 vers 21h30, le prévenu conduisait après avoir bu deux bouteilles de rosé, trois bières, fumé quatre à cinq joints de cannabis et snifé 1 gramme de cocaïne. Il avait 1,33 gramme d’alcool dans le sang. Après avoir sauté un dos d’âne à vive allure (86 km/h au lieu de 50), sa voiture, une 607, a dévié de sa trajectoire sur l’avenue de Monsieur Teste, entre Celleneuve et la Chamberte, pour faucher Adam sur sa trottinette, sa maman, ses deux soeurs et une amie, qui promenaient sur le trottoir près de leur résidence. Le garçonnet de 9 ans est décédé quelques jours plus tard.

« Sur la conscience toute ma vie »
Père de deux enfants, le trentenaire a déclaré depuis le box des prévenus : « Je ne me souviens pas de l’accident, je n’étais pas en pleine possession de mes moyens, je regrette amèrement avoir pris la voiture ce soir-là. J’étais en pleine dépression, je vivais chez ma mère depuis trois ans, depuis la séparation avec ma femme. Je passais mes journées à boire et à fumer. Les faits sont graves. Le petit est mort. Je vais l’avoir sur la conscience toute ma vie. Si, aujourd’hui, il était devant moi, je le prendrai dans mes bras et je lui dirai que je suis désolé ».

Interdiction de paraître à Montpellier
Il a nié avoir voulu s’enfuir au Maroc, deux jours après avoir été remis en liberté en août dernier, après un an de détention provisoire. Il a été interpellé à l’aéroport de Marseille Provence, à Marignane avec sa mère : « Je voulais me ressourcer, je n’avais pas vu que j’avais une obligation de rester en France. Je n’avais plus d’argent et plus de lieu où dormir, puisque j’avais interdiction de paraître à Montpellier. Un oncle devait m’aider financièrement, c’est pour ça que je voulais rentrer au Maroc ».

« Justice pour Adam »
Dans un émouvant témoignage, le papa d’Adam est venu dire à la barre combien le vide est immense dans la famille depuis sa disparition brutale : « Adam était toujours joyeux, son sourire permanent était enjôleur, c’était notre soleil qui ne brille plus. Lorsqu’on se couche le soir et qu’on ferme les yeux, on s’endort avec son visage ». Dans la salle, près de cinquante membres de sa famille, tous parés d’un collier portant le prénom du garçonnet et d’un tee-shirt sur lequel était écrit « Justice pour Adam ».

Avant l’audience, rassemblés en silence devant les grilles du tribunal judiciaire, des militants de collectifs et d’associations ont rappelé leur combat, qui est également celui de la famille du petit Adam : que les chauffards de la route alcoolisés, sous stupéfiant et en excès de vitesse soient jugés devant une cour d’assises. Ils seront de nouveau présents au procès devant la cour d’appel.

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